Si les carrières les plus simples sont généralement réalisées en mettant le terrain à plat et en ajoutant 15 cm de sable équestre. Il faut bien se rendre à l’évidence que ce type d’installation ne supportera qu’une pratique de loisir peu intense. Et cela, seulement lorsque les conditions météo sont idéales. À partir du moment où la pratique devient plus intensive que ce soit en nombre de chevaux en intensité ou en technique, cela nécessite des solutions plus performantes. Le sable de la couche de travail fait partie des points clés de la performance d’un sol équestre. Il ne suffit pour autant pas à faire un bon sol de manège ou de carrière.

Après avoir fait le point sur les objectifs de l’infrastructure, nous détaillerons les caractéristiques à rechercher ou à éviter pour les sables de couche de travail. Enfin, nous évoquerons les solutions alternatives modernes qui permettent pour des utilisations sans ambition sportive de se passer du sable et des contraintes qu’il peut générer.

Sol de club ou sol de CSI 5*

Tout d’abord, posons-nous la question de l’utilisation d’un sol en termes d’intensité et de performance sportive attendue. Les sols de compétition à partir d’environ 1m20 en CSO subissent des contraintes intenses. Cela trouve son origine dans le nombre de partant et la vitesse dans les courbes serrées que prennent les cavaliers dans les barrages et les épreuves de vitesse. Le savoir-faire des entreprises ayant pignon sur rue dans le domaine est irremplaçable. Par exemple, le sable Toubin et Clément est de notoriété publique.

Pour des sols destinés à l’initiation à l’équitation ou à des pratiques de loisir avec le cheval dont la performance sportive ne représente pas le principal objectif. Beaucoup de poneys club optent ainsi pour des solutions plus économiques en transport, plus facile d’entretien et moins dépendantes en eau.

Sable équestre : recommandations pour bien choisir

Le sable ne fait pas tout: prérequis

Quel que soit le sable choisi, il ne fait pas tout. En effet, deux paramètres découlent de la réalisation d’une infrastructure adéquate: il s’agit de la portance du sol et de son drainage.

La portance se définit par l’aptitude du terrain à supporter les charges. Elle résulte de la qualité du travail de fondation. On recommande généralement une portance de 30MPa pour tous les sols à usage équestre.

Le drainage se raisonne en fonction des caractéristiques du sable. En dehors des microsables, l’eau traverse le sable plus vite qu’elle ne s’écoule sur leur surface. Un dispositif drainant doit donc être installé sous couche de travail. Pour les microsables, c’est par la pente que l’eau s’évacue vers la périphérie de l’aire d’évolution où l’on installe un dispositif d’évacuation, voire de récupération de l’eau qui pourra alors servir à l’arrosage.

les sables à éviter en sol équestre

  • Les sables concassés sont très anguleux et donc très abrasifs, de plus ils vont avoir tendance à «se boquer» et à rendre le sol très dur. Les matériaux concassés conviennent à la réalisation de plateformes mais pas de couches de travail
  • Les sables grossiers concassés 0/4 mm malgré une production normalisée sont prohibés car produisent un sol trop dur.
  • Les sables roulés 0/4 mm donnent des résultats différents selon la nature du sol support, son épaisseur et le type de sable (friabilité, pourcentage de fines), le sol est souvent qualifié de «très profond». De façon générale, les sables de granulométrie supérieure à 0/2. L’expérience montre que des grains de plus de 2 mm sont très mobiles et que même humides, ils donnent une texture décevante. On limite donc la recherche aux sables de granulométrie maximum 2 mm.
  • Sables tout venant qui ne sont pas normalisés, il vaut mieux s’en méfier car ils peuvent contenir des cailloux générant des blêmes.
  • Sables de maçonnerie sont caractérisés par une proportion d’argile qui leur permet de durcir en séchant. Dans un sol équestre, ces argiles vont générer une propension au compactage en présence d’eau et de la poussière quand le sol va sécher.

Les sables qui conviennent en sol équestre

Les paramètres suivants sont observés pour choisir les meilleurs sables pour le sol équestre.

  • Granulométrie: plus elle est fine, plus le sable convient pour le sport. Si les écoles d’équitation tournées vers l’initiation et le loisir se contenteront d’un 0/2 lavé, les structures plus exigeantes rechercheront des sables plus fins de type 0/1 (parfois appelé «sables à lapins»). Ils ne sont pas normalisés mais certains donnent des résultats qui conviennent à une utilisation club. L’appellation microsable n’a rien de normalisée mais définit généralement une granulométrie < 400 µm
  • extra-siliceux: teneur en silice > 90 %. Elle détermine la résistance à l’usure du sable.
  • pauvre en argiles: aux alentours de 5%
  • grains ronds à sub-anguleux
  • couche de 12 à 15 cm d’épaisseur
Sable équestre : recommandations pour bien choisir

La tangue se définit comme un matériau alluvionnaire naturel. Il est exploité à proximité de baies (Mont Saint-Michel, estuaire de la Somme, baie de Saint-Brieuc) et non-transformé. Il présente une qualité non-constante. Il peut convenir pour un résultat économique. Cependant, il nécessite un entretien particulièrement fréquent, car il est très hydro sensible, évolutif et sensible au compactage.

Attention, ces critères regroupent des sables différents. À partir d’une certaine finesse, ils nécessitent tous un arrosage suivi pour ne pas devenir pulvérulents et être emportés par le vent ou sous les pieds des chevaux

 

Dans l’idéal, le sol équestre devrait donc combiner les propriétés suivantes:

Sable équestre : recommandations pour bien choisir

Et pourquoi pas sans sable équestre ?

Le sable représente le revêtement traditionnel des carrières et manèges. Cependant, avec l’avènement de nouvelles alternatives, il ne s’agit plus systématiquement du plus pertinent. De nouveaux sols se sont développés pour répondre à la problématique des centres équestres qui ne visent pas forcément la performance en CSO. En fonction des activités pratiquées, de nouveaux choix apparaissent sur le marché.

Composé exclusivement de feutre, l’Amortisol ne demande pas d’arrosage et sa texture est souple et amortissante. Ces caractéristiques conviennent aux aires d’évolution destinées à l’enseignement, au travail sur le plat, à l’initiation à l’obstacle, au spectacle etc.

Les chevaux de club qui travaillent beaucoup et principalement avec des cavaliers de faible niveau qui «se tapent les fesses» préservent ainsi leurs membres. Les cavaliers débutants craignent moins la chute. Ainsi, ils se décontractent et progressent d’autant plus vite. De nombreuses écuries de dressage allemandes ont déjà opté pour cette solution. À chaque pratique, son sol.

Sable équestre : recommandations pour bien choisir

La problématique des sols équestres se retrouve dans toutes les structures équestres. Les bonnes solutions sont beaucoup plus variables. Le sable demeure souvent la bonne solution à condition de savoir le choisir autrement que par le seul critère du prix. Pour la compétition et le haut niveau, faites confiance aux entreprises renommées. Pour les sols d’instruction, se pencher sur les solutions alternatives fait partie des choix à envisager.