Si les professions liées au cheval sont avant tout des «métiers passion», il n’empêche que de nombreuses tâches sont pénibles et sollicitent particulièrement le dos des professionnels. Dans ce métier physique par essence, trouver des solutions pour ménager son organisme n’est pas un luxe mais une nécessité; un choix de raison.
Une récente étude présentée aux «journées références» a mis en exergue les tâches les plus chronophages dans les établissements équestres. Sans surprise, le curage des boxes, la distribution de l’alimentation et l’action de rentrer et sortir les chevaux sont arrivés en tête.
LIMITER LA PÉNIBILITÉ DU TRAVAIL DANS LES ÉCURIES
Le curage des boxes
La première de ces tâches est le curage des boxes tant redouté par les stagiaires. Il est une nécessité afin de garantir le confort et la salubrité du cadre de vie des chevaux. Lorsqu’il est effectué manuellement avec fourche et brouette, cela devient vite un calvaire pour le dos comme pour le moral. Il faut par ailleurs prendre conscience que si cette tâche est incontournable, elle ne génère aucune valeur ajoutée pour l’exploitation, elle ne contribue pas directement à la construction de son résultat économique.
Lors de l’élaboration de son projet, le futur gérant de structure devra tenir compte de la pénibilité et du coût en main d’œuvre du curage des boxes. Que ce soit en construction neuve ou en aménagement de bâtiments existants, une solution mécanisée devra systématiquement être envisagée et le curage manuel ne devra être choisi qu’en ultime recours. La mécanisation du curage peut être partielle comme dans les installations équipées d’une chaîne à fumier ; solution de moins en moins retenue du fait de la maintenance qu’elle sous-entend. Des solutions de trappe à l’arrière du box donnant directement sur la fumière ou sur une plate forme de reprise existent également. Si elles réduisent la pénibilité puisque le fumier est seulement poussé au lieu d’être soulevé et que le transport ne se fait plus en brouette, ces solutions requièrent encore un maniement prolongé de la fourche et du dos du palefrenier. Les solutions les plus développées ces dernières années concernent le curage entièrement
mécanique. On considère que la rangée de boxes dont les cloisons sont mobiles devient un couloir que l’on cure en poussant l’intégralité du fumier avec le godet d’un tracteur.
Une autre solution réside dans l’installation d’une façade de boxe mobile permettant un accès «frontal» au boxe pour un engin de curage de type micro-chargeur.
L’aménagement des boxes
Si elles peuvent être moins pénibles, les autres taches quotidiennes n’en sont pas moins gourmandes
en temps. Les multiples distributions d’alimentation ou d’abreuvement ne génèrent pas non plus de valeurs ajoutées. Le temps de
travail qu’on leur consacre peut il être optimisé? Pour toutes les distributions, on va limiter au maximum les ouvertures et fermetures de porte à répétition. On positionnera les mangeoires et râteliers pour qu’ils soient accessibles depuis l’extérieur du box.
Les mangeoires pivotantes accessibles depuis le couloir de distribution permettent également le contrôle et le nettoyage depuis l’extérieur du box.
La distribution de l’eau
L’installation d’abreuvoirs automatiques dispense de la corvée d’eau particulièrement pénible et chronophage. Certaines traditions perdurent dans les écuries qui utilisent des seaux pour contrôler si le cheval a bu. L’installation d’un compteur d’eau sur l’abreuvoir permet un contrôle précis et un gain de temps conséquent. Dans la mesure du possible, l’abreuvoir sera positionné dans un endroit très accessible; côté façade plutôt qu’au fond du boxe, à l’entrée du paddock ou du champ. De cette façon le contrôle visuel et le nettoyage sont facilités.
Dans les régions soumises au gel régulièrement, on gagnera à installer des abreuvoirs antigel dans les écuries avec un circulateur d’énergie ou un câble chauffant et des abreuvoirs isothermes dans les pâtures. Cela évite les corvées de dégel des canalisations et les interminables abreuvements individuels au seau.
La disposition des paddocks
Les allers et retours entre boxes et paddocks sont des tâches quotidiennes et très chronophages. Pour gagner du temps, la solution la plus efficace est de créer des paddocks directement accessibles depuis les boxes. Si cet aménagement n’est pas possible, on établira un plan limitant les distances parcourues avec un cheval en main. Pour ce faire on construira des paddocks dont les entrées sont regroupées proches de l’écurie plutôt qu’une allée couloir qui dessert des paddocks de chaque côté.
Petite réflexion :
On avance souvent le rôle que peuvent avoir les tâches quotidiennes sur l’habituation du cheval à la présence et aux actions de l’homme. Ce n’est pas faux. Cependant, il est aujourd’hui démontré que le cheval est sensible à l’attention que les personnes lui portent. Le cheval est particulièrement sensible à la direction de notre regard, à notre posture, à nos réactions etc. Que ce soit pour son dressage ou pour notre plaisir, est-il préférable de passer du temps avec le cheval dans son boxe en étant peu attentif ou de se dégager du temps pour être entièrement disponible dans notre relation avec lui ?
