Les instances de la filière équine ont signé en 2016 La Charte du bien être équin qui se compose de 8 mesures générales en faveur d’une amélioration optimale du bien être des chevaux que nous hébergeons.

Mesure 8 : Le cheval en retraite

Assurer, tout au long de la vie des chevaux, les soins nécessaires, leur mort devant advenir dans des conditions décentes lorsqu’il n’existe pas de thérapies efficaces ou économiquement supportables.Cette mesure traite du douloureux sujet de la fin de vie des chevaux. Que ce soit pour des chevaux d’instruction, de courses ou de sport, cette question se pose. Nous ne sommes pas en mesure d’apporter un éclairage philosophique ou éthique sur ce sujet et ne nous appesantirons donc pas dessus sans pour autant nous voiler la face sur certains points qui posent question. Par contre, la fin de vie du cheval passe en général par un période de retraite. C’est un retour « normal » pour les services que l’animal nous aura rendu durant sa carrière qu’elle soit sportive ou de cheval de loisir. La retraite du cheval et son vieillissement s’accompagnent de modifications physiologiques et des comportementales dont nous devons tenir compte dans son hébergement. Pascal Frotiee, propriétaire des Ecuries de Lisors et précurseur des écuries actives en France, compte un certain nombre de retraités parmi ses pensionnaires depuis de nombreuses années. Il nous fait part de son expérience concernant le passage à l’écurie active

Les débuts de la retraite

Pascal Frotiee part d’une évidence qui ne saute pas toujours aux yeux des propriétaires de chevaux : « Pour un certain nombre de chevaux notamment ceux qui ont fait beaucoup de compétition ou pour ceux qui ont connu une détention prolongée au box, la retraite et le passage en écurie active c’est enfin pour eux la première occasion de vivre une vraie vie de cheval. C’est donc un très beau cadeau à leur faire pour les remercier de leurs bons et loyaux services ». En effet, ces chevaux d’expérience retrouvent une vie de troupeau avec un mode d’alimentation plus adapté. La transition doit cependant se faire de façon progressive et surveillée : « L’intégration d’un cheval dans le groupe passe tout d’abord par l’observation de son comportement et notamment de ses compétences sociales. Après le séjour en box paddock d’intégration, le cheval est intégré au troupeau et c’est à ce moment que je dois être attentif à la capacité qu’a le cheval de se faire des copains. Les individus qui ont le plus de compétences sociales vont vite se rapprocher des congénères et pourront facilement passer à une alimentation de fourrage à volonté s’ils n’ont pas de souci d’embonpoint. A contrario, ceux qui mettent plus de temps à faire connaissance risquent de ne pas avoir accès au foin à volonté, je les passe alors par les distributeurs individuels de fourrage et au distributeur de concentrés pour m’assurer qu’ils mangent à leur faim. De plus, l’écurie active permet de gérer plusieurs fourrage différents donc rien n’empêche de réserver un ou deux postes de distribution du fourrage à du foin enrubanné plus riche pour des chevaux plus compliqués à maintenir en état. Disposer de tous les automates me donne la flexibilité nécessaire pour m’adapter aux comportements de chaque type de cheval. ». Loin de l’image de l’écurie industrielle qui nourrit les chevaux avec des machines, le concept de l’écurie active montre là un avantage supplémentaire dont le cheval bénéficie pour son bien-être. « Au fur et à mesure que le cheval s’intègre au groupe, j’ajuste les rations et le mode de distribution du fourrage »

La transition de la ferrure

Aux écuries de Lisors, tous les chevaux sont déferrés des postérieurs donc dès qu’un nouveau cheval arrive il laisse ses fers postérieurs en rentrant. « Le déferrage des postérieurs ne pose jamais de souci » nous explique Pascal Frotiee. En effet, le cheval porte 70 % de son poids sur les antérieurs dont la corne est plus sollicitée. Comme les sols sont peu caillouteux, la transition se passe toujours très bien. « Le déferrage des antérieurs doit être abordé avec plus de précautions et nous attendons que les terrains soient souples pour passer les chevaux pieds nus devant. Nous venons de recevoir pour sa retraite un cheval qui a fait du haut niveau en CSO et qui était ferré avec plaques et silicone devant. Nous l’avons tout d’abord repassé sur une ferrure simple et il ne sera déferré qu’à l’automne. ». La ferrure des chevaux au pré est soumise à de plus forte contraintes que celle de chevaux détenus au box et qui marchent peu. « Elle tient donc moins longtemps et parfois, plutôt que de referrer fréquemment un cheval en risquant d’affaiblir la corne, je préfère le déferrer un peu plus précocement pour préserver le pied. Je remarque que l’immense majorité des chevaux en retraite ont de meilleurs pieds lorsqu’ils sont déferrés. La vascularisation est meilleure et la qualité de la corne s’en ressent significativement ». La marche lente et continue, les sols sains et une alimentation adaptée sont de toute façon des facteurs de qualité des pieds partout reconnus.

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Le vieillissement et les très vieux chevaux

Avec le vieillissement arrivent quelques modifications du comportement. Pascal Frotiee est très attentif à certains points. « Avec l’expérience, j’ai observé qu’à un certain moment de leur vieillissement, les chevaux ont tendance à se mettre un peu puis de plus en plus à l’écart du groupe. Ceux qui étaient jusqu’alors dominants perdent ce statut et se retrouvent derrière le groupe en maintenant une distance. Cela se passe un peu comme si ils redoutaient les frictions avec les autres et qu’ils aspiraient à un rythme de vie plus calme ». En effet, le vieillissement entraient comme dans la majorité des espèces une baisse des capacités de perception accompagnée d’une diminution de la masse musculaire et de la tonicité. Le vieux cheval perçoit moins bien et moins finement les réactions de ses congénères. Comme il n’a plus les mêmes capacités physiques pour réagir, l’isolement lui permet de trouver le calme auquel il aspire.

« A ce stade, trop de promiscuité peut provoquer un certain mal être du vieux cheval, il faut donc veiller à ménager des modes de distribution de l’alimentation qui permettent à ces chevaux devenus plus timides de manger selon leurs besoins. Disposer de suffisamment de places aux râteliers et d’accès aérés au DAC donne plus d’aisance pour éviter les congénères agités. De même, il devient moins utile de vouloir faire trop marcher certains de ces chevaux qui souffrent de pathologies locomotrices et à qui une activité modérée suffit ». Il peut aussi être pertinent de consacrer un espace ou toute l’écurie exclusivement à ces vieux chevaux dont le rythme s’est ralenti et qui trouvent leur bien-être loin du tumulte et des préoccupations des plus jeunes.

L’écurie active n’est en aucun cas réservée à l’hébergement des chevaux en retraite mais comme elle répond à un besoin évident, c’est un mode de conduite particulièrement pertinent pour ce type d’hébergement spécifique. En s’inspirant de l’expérience des structures déjà existantes, on prendra en compte le temps dont ces chevaux ont besoin pour comprendre et s’adapter à un style de vie différent mais qui répond mieux à leurs besoins.

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