Chaque parc ou paddock hébergeant des chevaux se ferme par un ou plusieurs accès clos par un dispositif de portail. Parfois négligé, le portail de prairie demande une attention particulière lors du choix et de son installation pour d’abord permettre de garder les chevaux et / ou les poneys de façon efficace, en sécurité et surtout être parfaitement fonctionnel. En effet, qui n’a jamais perdu son temps et son sang froid avec un vieux portail lourd qui ne ferme qu’avec une vielle longe dont le nœud mouillé ne veut pas se défaire. Ou encore avec un portail qui demande une force herculéenne pour le soulever afin de l’entrouvrir péniblement alors que les chevaux excités, que l’on tient de l’autre main, risquent à tout moment de s’échapper ou de se blesser.

Faisons le tour des critères qui vont orienter nos choix à savoir les aspects techniques, économiques et esthétiques mais aussi des astuces et recommandations pour avoir une installation fonctionnelle et durable.

Quel portail ? La sécurité d’abord !

Le premier choix à faire pour définir le ou les types de portails à installer concerne celui de la fermeture, trancher entre la fermeture physique ou la fermeture électrique. La fermeture physique sécurise toujours qu’un simple cordon électrique, d’autant que les deux peuvent être combinés. En effet, de cette façon les chevaux ne peuvent pas venir pousser contre le portail malgré leur motivation de sortir du paddock.

La question de sécurité est également importante en ce qui concerne le vandalisme ou la négligence. Nous vous conseillons vivement d’équiper les prairies non attenantes à l’écurie de portails physiques qui peuvent être fermés de façon sécurisée, y compris avec un cadenas. Cela évite les actes de malveillance entraînant la divagation des chevaux jusqu’à la route avec parfois une issue dramatique.

Pour fermer de petits paddocks, le choix se fait essentiellement en fonction de la nervosité des chevaux hébergés. On pourra se contenter de fermeture électrique pour des chevaux calmes. Alors que pour des chevaux de sang, des étalons ou des jeunes chevaux, un portail physique permettra d’une part de mieux les garder et d’autre part de les manipuler avec plus de sécurité.

Prendre en compte la manipulation des chevaux

En effet, le dernier point important de sécurité concerne celui relatif à la manipulation des chevaux. Une barrière électrique qui traîne voire qui claque par terre (cela signifie qu’elle est mal installée) constitue un risque d’affolement et d’accident malheureusement très courant. On doit la garder en main pour qu’elle soit tendue, mais en tenant en même temps le cheval de l’autre main. Ce n’est donc pas forcément simple, ni sécuritaire. A contrario, on peut lâcher un portail en cas de besoin pour le reprendre quelques secondes plus tard sans que la situation ne dégénère.

En résumé, un portail physique se manipule beaucoup plus calmement et en toute sécurité. Il permet de bien mieux contenir les chevaux y compris lors des transits d’un parc à l’autre.

Quelles dimensions de portail ?

Le choix de la largeur du portail se fait essentiellement selon le tableau suivant :

Pour les portails larges, l’utilisation d’une roue Jockey apporte un soutien et évite que le portail ne sollicite trop le poteau sur lequel il est fixé.

La hauteur du portail se choisit en fonction du type de chevaux à garder. On utilise des portails réhaussés pour les paddocks équipés de clôtures hautes (1m60 et +), pour les ronds de longe et ronds d’Havrincourt.

Le portail de prairie un équipement de sécurité, de fonctionnalité
Le portail de prairie un équipement de sécurité, de fonctionnalité

Choix du portail physique : bois ou galva ?

Dans les conditions où un portail physique est installé, on distinguera la nature du portail, bois ou métal : sa largeur, sa hauteur et son mode de fermeture.

  • Le portail bois représente un choix esthétique dans le sens où il s’accorde avec la clôture bois. On pourra le choisir avec une crosse façon portail anglais qui donne un certain style. Cela permet de voir de loin en un coup d’œil s’il est ouvert ou fermé. Le portail bois s’électrifie facilement en y vissant des isolateurs et en passant la charnière avec du câble isolé haute tension. C’est très pratique car cela évite de devoir manipuler la clôture électrique. Les dimensions du portail bois sont fixes et son installation se prévoit donc à l’avance avec le positionnement de poteaux robustes à la distance précise correspondant à l’entraxe choisi.

On choisira de préférence un système de fermeture manipulable d’une seule main. La fermeture rapide est très pratique car peu sensible aux petites variations de hauteur du portail. Attention, toutefois lors de l’installation à ce qu’elle dépasse le moins possible au-dessus de la barrière. Si c’est le cas, ne pas lâcher de chevaux avec leur licol dans ce parc car il y a un petit risque qu’ils s’accrochent sur la poignée. Pour éviter cette situation, on utilise plutôt une fermeture à pousser.

Le portail galva

Le portail Galva est le choix de la robustesse et de la rusticité. Il s’agit d’un choix plus « agricole ». Il a l’avantage d’être peu sensible aux intempéries, d’être extensible donc adaptable à des ouvertures de largeur non standardisées. En revanche, son esthétique est évidemment moins gracieuse.

L’inconvénient des portail galva destinés aux bovins concerne leur poids qui les rend difficiles à manipuler par des petits gabarits. Les portails « spécial équins » plus légers sont donc recommandés.

Le système de fermeture automatique des portails galvanisés est particulièrement pratique. Il permet entre autres une fermeture par cadenas efficace contre les actes de malveillance.

Petit inconvénient du portail galva, il est plus compliqué à électrifier. Cela nécessite de tendre un cordon électrique devant le portail sans qu’il ne le touche. Attention aux poignées de châtaignes !

Le portail de prairie un équipement de sécurité, de fonctionnalité
Le portail de prairie un équipement de sécurité, de fonctionnalité

Le portail électrique : économique

La fermeture électrique représente un choix économique, mais à réserver aux chevaux calmes, aux endroit sécurisés et aux utilisateurs avertis. Pour prévenir les incidents qui pourraient arriver au niveau des portes lorsque l’on sort ou que l’on rentre des chevaux dans un parc, nous vous conseillons d’électrifier la barrière en amenant l’électricité dans la barrière par le côté poignée. Il faut évidemment qu’elle ne soit pas branchée coté charnière du portail. De cette manière, l’ouverture du portail coupe le courant dans les fils et rubans qui risquent de trainer par terre et de « claquer » ou encore de toucher les chevaux lors de mouvements.

Pour assurer la continuité électrique des deux côté du portail, on réalise le montage ci-dessous :

Le portail Hors’Gate

Encore trop méconnue, l’alternative Hors’gate permet d’une seule main de manipuler l’ensemble des rangs de fil électrique . Elle constitue un intermédiaire entre le portail physique et le portail électrique.

En réalité, dans les établissements équestres, nous manipulons quotidiennement énormément de portails et de barrière. Il est donc important que leur montage soit bien réalisé. Cela nécessite notamment des poteaux de section d’autant plus importants et de plus grande longueur, car le portail est souple et le sol est meuble (section carrée recommandée). Nous vous recommandons un scellement béton. De cette façon, leur utilisation devient facile et confortable. Assurant ainsi la sécurité des chevaux comme celle de ceux qui les manipulent quotidiennement.

Le portail de prairie un équipement de sécurité, de fonctionnalité