Sommaire
La stabilisation des paddocks devient, lorsque la météo s’en mêle, un motif de réjouissance pour ceux qui ont passé le pas et un idéal voire un objectif pour ceux qui subissent les bienfaits de la boue qui n’ont alors pour se consoler plus qu’essayer de se convaincre que c’est bon pour la peau. Reste qu’au bout de quelques années, même ceux qui sont passés par un chantier de stabilisation peuvent voir deux écueils majeurs se présenter. La stabilisation en cailloux qui se dégrade rapidement en conditions humides et les dalles de stabilisation qui se remplissent de crottins et que l’on ne peut plus nettoyer. Après avoir défini la meilleure façon de stabiliser les paddocks et la stratégie pour optimiser l’investissement nous détaillerons le choix de dalle pour créer une zone propre sur le long terme.
Les dalles : élément incontournable de la stabilisation des paddocks
L’expérience montre que la stabilisation des sols de paddocks n’est efficace à long terme que si le sol est équipé de dalles de stabilisation qui permettent de répartir les efforts exercés sur le sol à la manière de raquettes dans la neige. Les stabilisations en cailloux (réalisées dans les règles e l’art) répondent parfaitement aux problématiques de résistance au passage d’engins, mais pas aux problématiques de poinçonnement. C’est pourquoi l’usage de dalles est indispensable dès que l’intensité d’utilisation augmente un tant soit peu ou que les conditions d’utilisations se dégradent comme lors d’une période de pluie prolongée.
Ou stabiliser ?
Les zones les plus sensibles sont immanquablement liées au budget temps du cheval. Pour mémoire, celui-ci s’articule autour de 3 postes principaux qui sont
- l’alimentation pour 15 à 16h.
- Le repos pour 5 à 6h
- L’observation pour 2 à 3h
- Les déplacements pour environ 2h.
- Le reste des comportements est qualitativement important, mais ne représente pas de durée significative.
Il apparait naturellement que les deux endroits qui reçoivent le plus de piétinement sont les abords des postes d’alimentation comme le râtelier ou la zone de distribution du grain, puis la zone utilisée pour le repos comme les abords de l’abri.
Crottins et pollution des dalles de stabilisation
Où récupérer les crottins ?
Une fois les zones de piétinement stabilisées se pose alors la question de leur nettoyage. L’expérience montre que si les chevaux ont naturellement des zones de déjections qui se démarquent des zones de pâturage en milieu naturel, ils ne vont pas non plus parcourir de grandes distances pour aller simplement faire un crottin. De cette façon, les zones en périphérie des râteliers à fourrage sont ainsi rapidement entourées des crottins des chevaux qui passent un certain temps à consommer du foin. Un périmètre d’environ 10 m réunit généralement au moins 80% des crottins émis par le troupeau. Lorsque cette zone est stabilisée avec des dalles, cela permet de les ramasser et de nettoyer la zone d’autant plus facilement.
Les dalles « pièges à crottins »
Plusieurs types des dalles existent sur le marché. Les plus répandues sont les dalles de type alvéolaires qui donnent de bons résultats en termes de stabilisation et de drainage. Le souci se pose lorsque de plus grandes quantités de crottins s’y retrouvent. En effet, au fur et à mesure des crottins et des nettoyages successifs, les alvéoles finissent par se remplir de crottins et il est impossible de venir vider les alvéoles donc le sol donne un aspect peu esthétique et la salubrité de l’endroit devient contestable. Les dalles alvéolaires sont donc à utiliser préférentiellement pour les zones ou les chevaux se roulent, se déplacent, somnolent, etc. Pour les zones destinées à l’alimentation, il est préférable d’opter pour des dalles qui permettent un nettoyage plus efficace.
Les dalles lourdes ou dalles de curage
Ces dalles ont une conception différente des dalles alvéolaires, car elles comprennent une « membrane » à mi-hauteur qui est percée pour assurer le drainage. Cette conception a deux avantages :
La face inférieure de la dalle comprend des creux importants et laisse donc bien circuler l’eau pour un drainage efficace.
La partie supérieure de la dalle est robuste et permet d’effectuer un curage mécanisé. De plus, le passage d’une balayeuse mécanique permet de vider la dalle de son contenu. De cette façon, lorsque l’on estime que la surface est trop « polluée » par les crottins, on peut la nettoyer avant de remplir à nouveau la dalle avec environ 2 à 3 cm de sable. En fonction de la concentration de chevaux et de la vitesse de salissure, cette opération pourra être réalisée tous les 1 à 5 ans.
La robustesse de la dalle lourde permet cette opération même si elle est vide alors qu’une dalle alvéolaire n’est traficable (supporte le passage d’engins) que lorsqu’elle est remplie de sable).
Avec le développement de l’hébergent des chevaux en groupe et le prise de conscience des propriétaires que les chevaux ont besoin de passer beaucoup de temps dehors, l’aménagement des paddocks extérieurs devient de plus en plus technique et abouti. Choisir la bonne dalle de stabilisation, c’est s’assurer un environnement propre et sain ainsi qu’une efficacité de travail optimisée.