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La France est le pays où l’on trouve le moins de miroir dans les manèges… Sans doute est-ce dû à la pratique de la discipline du dressage bien moins développée que celle du CSO. Les pays d’Europe du nord où le dressage plus populaire ont également plus de miroirs dans leurs manèges. Après avoir fait le tour de l’utilité du miroir et de ses fonctions, nous ferons un petit point sur le comportement des chevaux et le miroir avant de voir quels points techniques sont à prendre en compte lors du choix et de la réalisation de l’aménagement de miroirs
Utilité des miroirs en équitation
L’équitation est un sport de sensations. Mais souvent, avoir une réelle image de son schéma corporel dans l’espace en même temps qu’une sensation juste sur la posture et la façon de se mouvoir de son cheval n’est pas chose aisée. Il est toujours utile de disposer d’un coach ou d’un conseiller à pied dans la carrière ou le manège pour vous donner son impression et vous permettre de vous corriger, cependant, le miroir est le seul outil qui permet en temps réel au cavalier d’évaluer sa position, la posture et la locomotion de son cheval de façon à pouvoir ajuster son équitation. C’est pourquoi la présence des miroirs dans les manèges des grands écuyers est une tradition de longue date.
Positionnement
Le positionnement des miroirs est important pour pouvoir en avoir la meilleure utilisation possible sans transformer le manège en « Galerie des Glaces ».
- La position la plus classique du miroir est sur le petit côté, collé au coin. De cette façon, le cavalier travaillant sur la longueur peut observer le travail de son cheval notamment sur tous les exercices de déplacement latéraux le long du pare-botte. Pour un travail symétrique, on installe un miroir de chaque côté de la largeur, de cette façon, le cavalier est en mesure d’observer son cheval sur le travail à main droite d’un côté et à main gauche de l’autre.
- La deuxième position est le miroir placé au milieu du petit côté (au bout de la ligne A / C). Ce miroir permet d’observer le cheval travailler sur la ligne du milieu et d’apprécier la rectitude du cheval ainsi que la qualité des arrêts que ce soit lors de doublés dans la longueur ou dans la largeur. Le cavalier peut également apprécier la justesse des arrêts « au carré ».
- La troisième position est celle du miroir placé sur le grand côté du manège au milieu de la longueur. Elle permet essentiellement d’observer la qualité des arrêts en X (au milieu du manège) en jugeant simultanément la rectitude dans le miroir en face et de la correction (arrêt au carré) dans le miroir se trouvant sur le côté.
- L’aménagement de luxe consiste à équiper toute la largeur du manège d’une suite de miroirs qui permettent une observation quasi permanente du cavalier sur son travail.
On place généralement le miroir avec la base à environ 2m du sol. De cette manière, le cavalier a une bonne vision. On règlera l’angle par rapport au sol lors de l’installation de façon à ce que le miroir ne renvoie pas un reflet trop haut ou encore trop bas.
Comportement
La question qui revient souvent est celle de la réaction des chevaux par rapport au miroir. Effectivement, le miroir ainsi que le reflet du cheval dans un miroir ne sont pas des objets classiques de son environnement. Bien que l’habituation des chevaux se fasse très rapidement, il est judicieux d’une part d’être sur ses gardes lorsque le cheval va découvrir son reflet en mouvement. Il peut simplement être surpris par sa soudaineté et d’autre part croire qu’il s’agit d’un autre cheval puisque les chevaux n’ont pour la plupart pas eu l’occasion d’observer leur image dans un miroir. On se méfiera particulièrement des entiers que l’on évitera de lâcher dans un manège avec miroirs s’ils n’ont pas au préalable été habitués. Il ne faudrait pas qu’il se jette sur ce congénère si ressemblant.
Sécurité
En dehors de sa qualité de reflet, deux qualités sont recherchées lors de l’achat d’un miroir de manège. D’abord sa résistance aux chocs pour ne pas se briser à la moindre contrainte. L’ensemble de la structure doit alors être conçu pour être le plus souple et robuste possible de façon à encaisser les chocs du mieux possible. Ensuite, le 2d paramètre de sécurité est le comportement du verre en cas de casse. Il est impératif que la technique de fabrication du miroir fasse que le verre reste collé à la structure en cas de casse. De même, le verre devra casser à la façon du verre SECURIT des pare-brise automobiles, c’est-à-dire en petits morceaux pour ne pas risquer de trancher sur de grandes longueurs ou de devenir contondant.
Dimensions
Les dimensions standards des miroirs sont de 2m de haut pour 1m50 de large pour les miroirs positionnés en angle alors que l’on préfèrera des miroirs de 3m de large pour ceux positionnés au milieu de la longueur et au centre de la largeur
Les options
Le petit plus de certains miroirs est de disposer d’un rideau d’occultation.
- Il permet au cavalier qui ne souhaite pas travailler avec un miroir de l’occulter
- Il préserve le miroir des salissures dues à la poussière et aux mouches lorsque le manège n’est pas utilisé
- Il permet enfin aux chevaux de ne pas être dérangés par leur reflet lors de travail monté et a fortiori en liberté. Il permet enfin de protéger le miroir si un cheval est lâché en liberté dans le manège, il ne sera pas tenté d’aller à la rencontre de ce congénère aux incomparables capacités d’imitation.
Le miroir de manège est un outil qui a pu passer de mode en France, car le CSO étant la discipline principale, on e souciant moins du dressage des chevaux. Les parcours devenant de plus en plus techniques et sélectifs, les cavaliers pros s’entourent maintenant souvent de « dresseurs » pour améliorer la souplesse, la finesse de dressage et la précision de la connexion au cheval dans le travail « sur le plat ». Il est donc normal que le miroir soit un équipement de plus en plus recherché non seulement dans les écuries de dressage, mais aussi dans celle de CSO ou de CCE.