L’herbe dans l’alimentation
La sécurité digestive du cheval repose en bonne partie sur la consommation de fourrage. L’herbe est la base physiologique et économique de l’alimentation du cheval. Elle est préférentiellement consommée sur pied et sera conservée pour être redistribuée en hiver ou lors de pics de sécheresse. Deux modes de conservation sont principalement utilisés pour le fourrage destiné aux chevaux. La voie sèche qui aboutit au foin et la voie humide qui permet la production de foin enrubanné ou d’ensilage. Ce dernier est peu utilisé chez le cheval. La pratique consiste à emballer de film plastique l’herbe pressée plus humide que pour faire du foin. Ce mode de conservation permet de mieux préserver les qualités nutritionnelles et de ne générer aucune poussière. Sa réalisation demande un séchage moins long et sécurise le chantier par rapport à la météo. La fermentation doit impérativement se faire à l’abri de l’air, le plastique d’enrubannage ne doit jamais être percé. De même, chaque botte doit être consommée dans les 5 jours après ouverture. Pour info, c’est le même principe de conservation que la choucroute !
La distribution de l’alimentation fait intervenir des enjeux différents chez les professionnels et chez les particuliers. Chez les professionnels, l’enjeu est de nourrir un grand nombre de chevaux avec une méthode pratique et rapide. La mécanisation du transport du fourrage et la praticité de la distribution du concentré sont primordiales et nécessitent des râteliers et des mangeoires accessibles et fonctionnels. Chez les particuliers où l’effectif de chevaux est plus petit, la personnalisation des aliments concentrés est plus facile ; la fonctionnalité du système ne doit cependant pas être négligée pour éviter que nourrir ne devienne une corvée. La création d’abris libre service fait gagner du temps. Dans les élevages ou écuries professionnels, la distribution du foin par un couloir central d’alimentation permet un gain de temps conséquent et facilite une consommation plus importante de fourrage.
L’eau de boisson
L’eau de boisson est un point parfois négligé. Un cheval boit entre 20 et 70 L d’eau par jour auxquels on ajoute 15 à 30 L pour les juments en lactation. Sa qualité doit être contrôlée pour préserver la santé des chevaux. Pour des raisons économiques et pratiques, il est parfois possible d’abreuver les chevaux avec de l’eau «hors réseau».
- Les eaux de récupération de toiture peuvent convenir mais attention, elles sont dépourvues de minéraux ; on complémentera avec un bloc à lécher.
- Les eaux de puits ou de fourrages devront être analysées avant d’être utilisées en toute sécurité.
- Les eaux de mares ou d’étang seront également à contrôler régulièrement.
La distribution d’eau peut vite devenir pénible, les professionnels gagnent beaucoup de temps en s’équipant d’abreuvoirs automatiques, de bacs à flotteur ou de pompes de prairie. Dans les régions de gel important, on équipera le système en anti gel. De même en été, les abreuvoirs seront régulièrement nettoyés pour évacuer les algues et larves qui s’y développent inévitablement. Le bac isotherme qui protège du gel, de la chaleur et des UV offre un confort incomparable aux chevaux comme au soigneur. Le cheval étant capable de se satisfaire de beaucoup de types d’aliments différents, le choix des aliments se fera en fonction des spécificités de chaque structure. En dehors des considérations économiques, pratiques et nutritionnelles, s’alimenter est la première occupation du cheval. Les enjeux sont donc également son bien-être et sa santé.