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Quelle fondation et quelle dalle pour Stabiliser les sols de paddocks

Constat dans beaucoup d’écuries : Le sol des paddocks ne tient pas.

Est-ce juste temporaire ou la situation va-t-elle durer ou se répéter ? Comment stabiliser ? Autant de questions auxquelles il est parfois difficile de répondre et qui pour autant sont susceptibles d’engendrer des travaux et des investissements. Afin de viser juste, nous vous proposons dans un premier temps un peu de méthode pour définir la nature de votre sol et en expliquer les caractéristiques principales, avantages et inconvénients. Nos ferons ensuite un point sur les approches technico-économiques possibles concernant la stabilisation des sols de paddocks.

 

Comportement du sol

Tous les terrains naturels ne se valent pas en ce qui concerne d’hébergement de chevaux. Certains sont plus ou moins sensibles que d’autres au piétinement. Bien sûr, cela dépend de l’intensité du piétinement et donc directement du nombre de chevaux hébergés, mais aussi et surtout de la nature du sol et de sa sensibilité à l’eau. La texture du sol est essentielle. Elle est déterminée par la taille des granulats qui le composent : du plus grand au plus petit, ce sont :

Dénomination Génie civil Dénomination Agronomie
fines <63µ argiles <2µ
sablons 2µ<d<20µ limons 2µ à 50 µ
sables <2 mm Sables 50µ à 2 mm
Gravillons – graves < 20 mm Éléments grossiers >2 mm
Cailloux <200 mm
Ballast >200 mm

 

Limons et argiles sont des termes agronomiques sont parfois regroupés sous le nom de fines dans le vocabulaire du génie civil.

Plus la proportion d’éléments fins est importante, plus le sol retiendra l’eau et posera des problèmes de boue pour les chevaux.

En fonction de cette texture, la sensibilité au compactage est également plus ou moins importante. Le compactage pose d’une part un souci d’évacuation de l’eau, car lorsque le sol ne comprend plus de vide, il est imperméable. D’autre part, il rend compliqué l’installation d’un couvert végétal et devient donc sensible à l’érosion.

 

Comment déterminer la structure de son sol ?

Un test simple permet de déterminer la nature du sol ; c’est le test de « la pâte à tarte » :

Prenez une poignée de terre humide (ou mouillez-la au besoin) et étalez-la en la roulant avec une bouteille.

L’épaisseur de la pâte que vous parviendrez à obtenir, sans qu’elle se brise, vous indique la texture de votre sol :

  • Sol argileux : moins de 3 mm d’épaisseur.
  • Sol limoneux : de 3 à 5 mm d’épaisseur.
  • Sol sableux : impossible d’étaler la pâte sans la briser.

 

Besoin en stabilisation

La nécessité de stabiliser le sol s’impose d’elle-même en fonction donc de la nature du sol, mais aussi de l’effectif du troupeau et de l’intensité d’utilisation des paddocks. Un terrain sablonneux utilisé en grand paddock de façon peu intensive supportera très bien cette utilisation, mais pourra devenir boueux et profond si on l’utilise comme hébergement permanent d’un groupe de poneys par exemple. Il n’y a donc pas de règle absolue en termes de stabilisation, mais le bon sens et l’observation qui permettent de déterminer la bonne marche à suivre.

Ce qui est observé néanmoins est qu’à partir du moment où le terrain ne supporte plus le piétinement des chevaux, une stabilisation par empierrement sans dalle de stabilisation donne très rarement satisfaction dans la durée. En effet, une stabilisation est d’habitude destinée à supporter une contrainte de charge et de roulement ou d’utilisation piétonnière, or le cheval génère une contrainte en poinçonnement (forte sollicitation sur une surface très réduite) qui a pour effet de déstructurer les stabilisations en cailloux. L’idée maitresse de la stabilisation d’une zone de paddock est donc de répartir au mieux la contrainte de poids exercée par le pied du cheval sur une surface plus importante, d’où l’utilisation de dalles alvéolaires qui vont à la fois répartir le poids et continuer à laisser passer l’eau.

 

Quelle fondation sous la dalle

La question récurrente est celle du traitement du terrain naturel sous les dalles. Peut-on utiliser la dalle directement sous le sol ?

La réponse ne peut être oui ou non. Cela dépend en effet du sol et de l’intensité d’utilisation. Pour toute utilisation intense de type professionnelle comme une écurie active, un poney club, un élevage pro, lorsque plus d’une dizaine de chevaux sont hébergés ensemble, la fondation standard est recommandée.

Pour des projets professionnels, de grande ampleur ou sur des terrains sensibles comme des terrains argileux, il est pertinent de faire réaliser une étude géotechnique basique par un laboratoire routier pour définir quelle est la structure à mettre en œuvre pour obtenir la portance de 25 MPa (Mégapascals) recommandée sous les dalles de stabilisation. Le coût de l’étude sera amorti par l’économie de matériaux et de main d’œuvre qu’il va générer. De plus cette étude sécurise la réussite du projet, ce qui est loin d’être négligeable dans le cadre d’une installation professionnelle.

Pour les utilisations moins intenses, on peut réfléchir à une stabilisation plus économique :

  • Stabilisation standard : décapage de la terre végétale, pose d’un géotextile si le sol est argileux puis installation d’une fondation cailloux surmontée d’un lit de pose sable puis des dalles de stabilisation remplie et selon l’utilisation surmontées d’une épaisseur de 5 à 15 cm de sable.
    • Cette stabilisation est recommandée pour garantir une stabilité sur le long terme pour les activités professionnelles et/ou intensives des surfaces.
  • Stabilisation minimum : nivellement du terrain et installation d’une couche de sable ou de gravier fin avant pose des dalles et remplissage de sable.
    • Ce niveau de stabilisation ne conviendra pour une utilisation intense que sur un sol très propice de type caillouteux ou sablonneux et très peu argileux. Il pourra convenir également sur des sols plus sensibles, mais avec des utilisations peu intenses comme chez un particulier hébergeant 3 à 4 chevaux ou sur des parcelles peu chargées (peu de chevaux / ha).par l’éleveur. Il conviendra également sur des parcelles qui ne sont pas utilisées en cas de météo très pluvieuse.
  • Sans fondation : les dalles sont posées à même le sol puis remplies de sable
    • Ce type de fondation n’est utilisable qu’avec des effectifs de chevaux réduits (moins de 5 chevaux). Bien qu’il puisse servir de dépannage en période boueuse sur des terrains argileux, il ne faut utiliser cette solution que de façon provisoire, car elle ne tiendra pas dans le temps. Les dalles ne seront pas détériorées, mais il faudra assainir le chantier une fois le terrain praticable pour rétablir une structure plus pérenne. En revanche, sur un terrain moins sensible à l’eau, l’utilisation directe sur le sol est possible chez des particuliers avec une utilisation peu intensive du sol avec des chevaux ni trop lourds, ni trop nombreux.

Quelle dalle utiliser ?

Dalle alvéolaire ou dalle Heavy Drain ? La réponse est guidée par l’emplacement et l’utilisation de la zone stabilisée. On distinguera les zones où l’on distribue de l’alimentation des zones servant plus à la circulation, au repos ou aux roulades des chevaux. En effet, les zones d’alimentation reçoivent également la majorité des crottins, les dalles alvéolaires ont le défaut de stocker les crottins dans leurs alvéoles et ne sont pas nettoyables en profondeur. C’est pourquoi la dalle Heavy drain est idéale pour ces zones-là. En plus d’une portance importante, elle est conçue pour le curage mécanisé et pourra ponctuellement être nettoyée « à blanc » par un coup de balayeuse appuyé avant d’être à nouveau remplie de sable propre. Elle confère donc une meilleure hygiène et un aspect visuel plus propre qu’une dalle alvéolaire.
Pour toutes les autres utilisations, les dalles alvéolaires conviennent parfaitement. Elles permettent de créer des sols plus profonds propices aux galopades et aux roulades tout en restant drainants et non boueux. Ils participent ainsi à la variété des sols recommandée pour garder des chevaux avec des membres soldes et sains.

La recommandation de stabilisation pour les paddocks n’est pas simple, car elle est au croisement de plusieurs paramètres qui sont d’une part la nature du sol, et d’autre part la fréquence et l’intensité d’utilisation et enfin la perception subjective que l’on peut avoir d’un sol plus ou moins profond ou boueux. Ce qui est certain, c’est qu’aucune stabilisation en cailloux ou en granulat ne supporte dans la durée le poinçonnement fait par les pieds des chevaux. L’utilisation de dalles pour répartir la pression des pieds sur le sol est donc indispensable pour les zones assujetties à plus forte fréquentation. La nature de la stabilisation à mettre en œuvre en dessous et le type de dalle dépendra ensuite de l’utilisation et de la zone à traiter. Aidé par les équipes de recherche en éthologie et par les vétérinaires, le monde du cheval prend aujourd’hui conscience que pour être en bonne santé physique et mentale, les chevaux doivent pouvoir se déplacer en permanence et demeurer au grand air autant que possible. La question des sols des parcs accueillant les chevaux en saison humide est donc devenue centrale pour leur bien être et leur santé. La dalle et la bonne stabilisation sont les équipements privilégiés pour résoudre la problématique du confinement prolongé au box en hiver.

 

projet stabilisation

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