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Les choses sont ainsi faites qu’avec les chevaux, toutes les saisons démarrent presque en même temps. Les poulinages commencent entre janvier et mars, la reproduction, quelques semaines après, les épreuves jeunes chevaux en mars et les épreuves fédérales en extérieur aussi. En juin juillet alors que les derniers poulinages ne sont pas encore faits, arrivent les foins. Bref, c’est une période où le temps est compté. Prenons un peu de recul pour nous concentrer sur la chose la plus importante, celle pour laquelle nous supportons cette période intense : notre relation avec le cheval. Afin que cette dernière ne pâtisse pas du surcroit d’activité, une organisation qui permet de gagner du temps sur les taches pénibles et chronophages est à mettre en place. Cela s’accompagne d’équipements adaptés.
Ce mois-ci, concentrons-nous sur quelques points : le parc d’obstacle que nous n’avons plus le temps de peindre, ou de mettre à l’abri de la pluie ou du soleil pour le ressortir quelques jours plus tard. On analysera ensuite comment un aménagement adéquat permet un gain de temps substantiel sur les 2 taches les pus gourmandes en temps et en main d’œuvre : l’alimentation et le curage des fumiers.
En saison de concours, un parc d’obstacles
Début de saison sous-entend pour beaucoup saison de concours. Que ce soit en CSO, complet, ou dressage, le temps sportif est rythmé par les olympiades et cette année, tous les yeux seront tournés vers Rio. Seuls quelques élus feront le voyage. Pour les autres, ce début de saison marque un changement de rythme dans la vie de l’écurie avec beaucoup plus de temps passé à l’extérieur. Les épreuves jeunes chevaux en semaine et les concours fédéraux le week-end laissent peu de temps pour entretenir le parc d’obstacle. En ce mois des giboulées, les obstacles sont soumis au froid et à l’humidité.
- Opter pour des obstacles à l’épreuve du temps (dans les deux sens du terme) est un choix de raison. On choisira d’abord du matériel
professionnel résistant aux chocs et traité anti UV pour résister au soleil. Les chandeliers d’obstacle devront être suffisamment légers pour demeurer faciles à déplacer en ménageant son dos. De cette façon, on n’hésitera plus à changer les enchainements dans la carrière pour que les chevaux puissent « répéter leurs gammes » et être habitués aux différentes configurations qu’ils rencontreront sur les terrains de concours.
- Les barres d’obstacle devront d’une part résister à l’humidité de la carrière même si elles demeurent au contact du sol pendant plusieurs jours. Elles devront être suffisamment robustes pour encaisser beaucoup de chocs. En effet, les cavaliers vont plutôt chercher à éduquer les chevaux à la maison en les laissant faire les fautes qui leur permettront de se corriger et d’évoluer. Ils chercheront plus à sauver la faute en concours pour faire la meilleure performance possible.
Enfin, que ce soit à la maison comme en concours, il est aujourd’hui impensable de ne plus sécuriser les deuxièmes plans des oxers et des spas avec des taquets de sécurité. Un cheval qui « s’écrase dans un oxer » en garde toujours un mauvais souvenir. Autant éviter qu’il ne se blesse par-dessus le marché. Sa confiance et son courage qui sont des qualités à cultiver. Elles n’en seront que moins affectées.
Consacrer plus de temps aux chevaux, automatiser les tâches quotidiennes
Cette saison de concours qui ne nous laisse plus de temps met aussi le doigt sur les faiblesses des pratiques traditionnelles du milieu équestre. Invoquant (toujours de bonne foi et avec de bonnes intentions) le prétexte de passer du temps avec les chevaux, beaucoup continuent à faire de façon manuelle les tâches les plus pénibles et chronophages comme la distribution d’alimentation et le curage des boxes.
Ne remettons pas en question le fait qu’il faut passer un maximum de temps avec son cheval et contrôler quotidiennement son état général et son environnement. Par contre, subir la contrainte du temps et des horaires de distribution de l’alimentation est d’une part contreproductif et d’autre part physiologiquement inadapté. Le mode d’alimentation naturel du cheval requiert 70 % de son temps réparti sur toute la journée et non pas 3 repas quotidiens comme le font les humains.
Pour la part de l’alimentation sous forme de concentrés, la solution innovante et plus physiologique réside dans l’automatisation la distribution du concentré de façon à distribuer des repas plus nombreux et moins volumineux. Par exemple, au lieu de distribuer 2 x 4 litres, on va distribuer 8x 1 L. La ration sera beaucoup mieux assimilée et les repas auront pris beaucoup plus de temps, ce qui rapproche du rythme physiologique du cheval et contribue à diminuer les ulcères gastriques et les troubles du comportement générées par l’ennui (stéréotypies).
Accélérer le curage des boxes et des crottins
On le constate tous, la tâche la plus pénible et la plus chronophage dans les établissements équestres est incontestablement le curage des fumiers. Elle est néanmoins incontournable pour offrir des conditions sanitaires et de confort convenables aussi bien pour les chevaux que pour les personnes qui fréquentent l’écurie. Le curage manuel est une pratique qui casse le dos des palefreniers et des moniteurs et qui génèrent un turn-over du personnel préjudiciable à l’ambiance et à la productivité du travail. Il faut donc impérativement le réduire au minimum voire à zéro.
Mécanisation et fonctionnalité sont les 2 maitres mots
Pour un curage mécanisé des boxes, on aménage des structures à cloisons coulissantes qui permettent de curer toute une rangée de boxes d’un coup. C’est le système le plus rapide mais il nécessite de vider de leurs occupants tous ces boxes. Il est également performant si les boxes sont uniformément sales de façon à jeter le moins possible de litière encore propre.
Suivant l‘agencement, on pourra opter pour des façades ouvrantes qui permettent un travail efficace mais moins rapide.
> Lire l’article sur « Aménager ses boxes »
>Lire l’article sur « Limiter la pénibilité du travail dans les écuries »
Avec l’apparition de nouvelles techniques, de nouveaux équipements et de nouvelles connaissances scientifiques, les méthodes de travail dans les établissements équestres sont en pleine mutation. Chaque nouvelle saison de compétition ou d’élevage est une nouvelle occasion de prendre un peu de recul sur les méthodes traditionnelles. Qu’elles concernent de logement, d’alimentation, le dressage ou l’entrainement des chevaux, de nouvelles techniques permettent aujourd’hui aux professionnels de réduire la pénibilité et le temps passé aux taches chronophages. Ce temps gagné ne pourra qu’être au bénéfice de nos centres équestres et de nos relations au cheval.