Bien-être,

Comment limiter la dégradation des sols?

Que ce soit pour la production fourragère, le pâturage ou juste pour des paddocks de détente, le sol est une structure sollicitée par les chevaux.
Malheureusement, certaines pratiques accélèrent sa dégradation, conduisant à une érosion rapide, à la formation de boue, à un début de pollution des sols et à une perte de valeur alimentaire des prairies.Voyons comment aborder le problème pour limiter la dégradation des sols et comment le traiter lorsque la dégradation est avancée…

Être proactif pour prévenir la dégradation des sols

Diagnostic

Certains signes doivent nous alerter quant à la dégradation des sols et comme chaque parcelle de terrain a une fonction, il est important de noter les signes de dégradation des sols qui
risquent d’altérer cette fonction. On n’observera pas les mêmes indices pour des terrains utilisés en paddock que des prairies dont on attend une production fourragère. Dans les paddocks de petites dimensions, on renonce à la consommation de l’herbe, par contre, l’apparition de boue de façon ininterrompue en saison pluvieuse pose problème. Ce phénomène témoigne en fait d’un compactage avancé du sol. L’eau n’a plus suffisamment d’interstices pour s’infiltrer et reste donc en surface. Dans les prés, on cherche à optimiser la consommation de l’herbe pâturée. On va donc observer la hauteur de l’herbe, l’apparition de zones de refus ainsi que l’apparition de zones de terre nue.
En dessous de 4-5 cm, les réserves de la plantes deviennent insuffisantes et compromettent une repousse rapide et abondante. On va donc veiller à ne pas descendre sous cette hauteur.
L’apparition de terre nue à certains endroits est inévitable. Sur les pistes que les chevaux empruntent et sur les zones qu’ils apprécient pour se reposer et qu’ils piétinent fortement. Par contre, lorsque la terre nue apparait dans le reste du pâturage, il est un peu tard, les chevaux auraient dû quitter la parcelle avant.
Les zones de refus abondantes témoignent d’une sous utilisation de ressource en herbe. Elles constituent une dégradation car une végétation « indésirable » composée de Rumex, ronces, chardons et autres adventices s’y développe. On peut les limiter au minimum en optimisant le pâturage tournant avec une diminution de la taille des parcelles et une accélération de la vitesse de rotation des pâtures.
Au printemps, le temps de repos des pâtures sera de 9 à 18 jours et montera entre 16 et 36 jours en automne où la vitesse de pousse est plus lente.

Conduite à tenir

sol paddock chevaux dégradé

L’idée à garder en tête, c’est qu’il vaut toujours mieux enlever les animaux un peu trop tôt d’une parcelle que d’attendre que le couvert végétal soit abîmé. Il vaut mieux « sacrifier » un paddock
pour préserver la parcelle en retirant les animaux quelques jours que de subir une dégradation accélérée par le piétinement sur un sol boueux par exemple.

Rénovation des sols dégradés

Malgré l’application de bonnes mesures préventives, dans certaines zones plus sensibles ou à la suite d’événements divers, il arrive qu’il faille intervenir pour remédier à la dégradation de sols.

Rénovation des prairies

Dans les prairies rasées, il peut être intéressant de pratiquer un sur-semis en fin d’été et de profiter ainsi des zones sur-pâturées pour implanter des espèces fourragères intéressantes.
Le rappuyage du sur-semis sera soit effectué avec un rouleau à dents soit simplement par un passage rapide avec un fort chargement d’animaux sur la parcelle. On mettra alors des animaux
calmes plus intéressés par le pâturage que par les grands galops de manière à ne pas accentuer la dégradation.

Rénovation des paddocks

Pour les petits paddocks, les entrées de parcs et les hébergements collectifs extérieurs, la meilleure solution contre la dégradation reste l’emploi des dalles de stabilisation qui préviennent le tassement et préservent les qualités de drainage du sol. La méthode de pose est fonction du terrain naturel et de l’intensité de l’utilisation. On pourra utiliser des dalles conçues pour le
curage mécanisé pour les parcs d’hiver de façon à faciliter la mécanisation. Ces parcs pourront être également utilisés pour préserver les prairies lorsque les conditions se dégradent à n’importe quel moment de l’année.
La dégradation des sols n’est pas toujours facile à détecter à temps et on est parfois tenté de baisser les bras. L’emploi de dalles de stabilisation pour créer des zones de repli lorsque les conditions sont défavorables est une habitude en Allemagne et dans les pays nordiques. L’impact environnemental de l’utilisation de celle-ci est très positif. Elles permettent au sol de retrouver sa drainance naturelle et ainsi ressoudent les problèmes au lieu de les déplacer (dalle béton, sol bitume). Elles ont aussi l’avantage de permettre le choix du matériau de remplissage (terre pour remettre un pâture, sable, gravions très fins) pour s’adapter aux différentes utilisations. Leur utilisation commence tout juste à rentrer dans les mœurs en France. Les mises en place de nouvelles habitudes de conduite des prairies et des parcs apportent aussi une meilleure rentabilité de l’herbe pâturée, une esthétique et un confort incomparable pour la clientèle et enfin un confort de travail très apprécié avec les pieds au sec toute l’année.

Zône surpâturée

ZONE SURPÂTURÉE : Le sol nu devient vulnérable à l’érosion et propice au
développement d’adventices qui limitent la production fourragère de la prairie.

Pâturage tournant

PÂTURAGE TOURNANT : La parcelle au premier plan a été quittée avant que les réserves de la plante ne soient dégradées et lui laissent une capacité de repousse rapide.

S’ÉQUIPER EN DALLES DE  STABILISATION

> dalles de stabilisation

EN SAVOIR PLUS SUR L’ENTRETIEN DES PRAIRIES:

>https://horsnews.fr/entretien-des-patures/

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