Alors que Dame Nature vit encore au rythme ralenti de l’hiver et que les chevaux sont bien à l’abri sous les couvertures et les épaisses couches de poil, il va être temps de préparer les pâtures et les enclos pour la mise à l’herbe de printemps. Une nouvelle génération de poulains va également voir le jour. Cela signifie qu’il sera bientôt temps de faire un point sur les clôtures chevaux.

LE CHEVAL DANS SON ESPACE VITAL

Les clôtures nous servent à aménager l’espace de vie de nos chevaux… Mais comment les perçoivent-ils réellement?

Les travaux de recherche en éthologie ont montré que le cheval présente une facilité dans les apprentissages spatiaux. C’est-à-dire qu’il mémorise rapidement les lieux, les ressources ou les évènements qui y sont associés. Il s’agit d’ailleurs d’une compétence vitale pour une espèce dont l’environnement naturel est composé de points d’eau et de pâturages distants parfois de plusieurs dizaines de kilomètres ! En situation domestique, une fois qu’il a fait le tour de son environnement, il en a parfaitement mémorisé les contours jusque dans les moindres détails. En pratique, nous recommandons de faire faire le tour du pré en main avant d’y lâcher un cheval. Ainsi, il assimile les limites de son nouvel enclos. Va-t-il les respecter? Ça, c’est une autre histoire.

L’APPRENTISSAGE DE LA CLÔTURE

Mettons nous dans la peau d’un poulain (ou d’un jeune cheval inexpérimenté) pour comprendre comment il appréhende les clôtures.

Les clôtures bois classiques

Le jeune poulain ne va pas naturellement essayer de franchir une lice en bois, rigide et massive. En revanche, un ruban ou un cordon, souples et légers, ne vont lui inspirer aucune crainte. De son point de vue, rien ne le dissuade de les franchir. La première fois, il va inévitablement et sans appréhension venir au contact de la clôture électrique… et recevoir une douloureuse décharge. Cependant, il ne va pas nécessairement faire le lien de cause à effet. Sa réponse comportementale instinctive de proie consistera en : danger / douleur → fuite. S’il a face à lui une clôture suffisamment dissuasive, il va fuir en faisant demi-tour. Si elle n’est pas assez « imposante», il risque de partir droit devant lui. Et c’est l’accident. L’éleveur avisé doit donc tenir compte de l’expérience préalable de ses chevaux pour choisir en confiance les enclos dans lesquels il les place.

Les clôtures électriques

Dans la phase d’apprentissage de la clôture électrique, on va veiller à l’aspect visuel de cette dernière. L’idéal est de procéder avec une clôture bois doublée de fil lisse d’aluminium ou d’une haie doublée d’une clôture électrique sur plusieurs rangs. À défaut, du ruban 20 sur trois rangs, du ruban 40 sur deux voire trois rangs joueront le rôle de barrière visuelle. On évitera absolument les clôtures composées de seulement un ou deux rangs de fils lisses ou de cordons du fait de leur faible impact visuel. Une fois que l’individu aura fait plusieurs expériences avec la clôture, il pourra alors être lâché dans un parc clos seulement en électrique en toute sécurité. L’apprentissage étant lié à la répétition, il est recommandé de ne jamais débrancher l’électrificateur en dehors des interventions de réparation. Les électrificateurs sur secteur sont d’ailleurs dépourvus de bouton marche/arrêt.

LE SAVIEZ-VOUS ?
Dans la vie du jeune poulain, sa mère représente son partenaire social privilégié. Elle joue un rôle capital de facilitation sociale. Cela peut être préjudiciable si c’est une jument qui a pris l’habitude de ne pas respecter les clôtures. Son poulain aura plus facilement tendance à tenter de les franchir. Une clôture efficace sera respectée par tout le troupeau et aura donc une incidence sur le comportement des produits de l’élevage.