La réalisation d’un projet passe par une étape déterminante qu’il est impossible de négliger. Il s’agit de la budgétisation de votre écurie. Parce que cette opération est souvent plus compliquée qu’on le pense, voici quelques étapes qui aideront à chiffrer efficacement un projet d’écurie.

1. Le choix du terrain

C’est le point de départ, il est le support sur lequel il faudra adapter le projet pour que l’écurie soit la mieux positionnée possible. Cela assurera sa fonctionnalité et sa durabilité. Plusieurs caractéristiques du terrain seront à prendre en compte. En premier lieu, il convient de consulter le cadastre pour identifier la parcelle où se situera l’écurie. Cela contribuera à déterminer la faisabilité du projet notamment en raison du PLU. Le PLU (Plan Local d’Urbanisme) est le document référent. Il indique la planification de l’urbanisme au niveau communal et intercommunal. En clair, on retrouve dans le PLU par exemple les natures des parcelles. Voici les natures que vous pourrez retrouver pour une parcelle sans bâti déjà existant :

ecurie active_0003_0 PLAN MASSE GENERAL DU PROJET COMPLET

La zone A

Dite agricole, elle est une zone où il est possible de construire uniquement des installations nécessaires à l’exploitation agricole ou des constructions nécessaires à des équipements collectifs ou à des services publics. Pour construire sur cette zone, il faut donc avoir le statut d’agriculteur.

La zone AP

Dite agriculture protégée, elle est une sous-section de la zone agricole. Il s’agit ici d’une zone destinée à protéger l’identité agricole. De ce fait, toute construction, même pour un agriculteur est interdite.

La zone N

Dite naturelle, elle est une zone plus complexe. Elle a pour but de sauvegarder le territoire. Cette zone n’est pas incompatible avec certains types de construction qui doivent s’intégrer dans des secteurs de taille et de capacité d’accueil limitées. Ces zones déterminées par le PLU peuvent donc représenter une opportunité ou un frein pour un projet d’écurie.

Cette connaissance sera un véritable gain de temps pour un porteur de projet qui pourra dès la consultation du PLU, établir une stratégie d’emplacement et anticiper une potentielle expansion. Lorsqu’un porteur de projet est novice dans ce type de réalisation, un architecte équestre est un allié de taille dans la conception de son écurie.

L’architecte équestre est au fait des normes et recommandations, que ce soit à propos du PLU, mais aussi du RSD (Règlement Sanitaire Départemental). La mairie de la commune peut également apporter des informations, mais le porteur de projet doit prendre gare aux délais de réponse de ses élus. Lorsque le PLU et le RSD sont consultés et que les parcelles peuvent accueillir un projet de bâti, il sera nécessaire de se rendre sur place pour observer plus précisément le terrain. La nature du sol et les pentes vont influencer la nature du terrassement. Cela influencera donc le budget total de la construction. Les vents dominants devront être relevés pour orienter les bâtiments et abris. Cette première étape se réalise avec soin pour que la budgétisation soit réaliste.

2. L’activité voulue

La deuxième étape sera de déterminer l’activité ou les activités qui seront pratiquée dans l’écurie. En effet, les besoins et impératifs vont différer selon la ou les activités pratiquée. Pour illustrer cela, nous prendrons en exemple une activité d’élevage et une activité d’école d’équitation. Ces 2 activités ne sont pas destinées au même public. Elles ont par ailleurs toutes deux des besoins bien spécifiques.

Élevage

Si l’activité prévue pour l’écurie est l’élevage, cela implique de respecter les normes sanitaires établies par l’IFCE. En plus de ces normes, l’éleveur pourra choisir d’améliorer son lieu d’élevage en optant pour certains aménagements supplémentaires. Par exemple, des boxes de poulinages avec la possibilité d’installer des caméras pour bénéficier d’une vidéosurveillance lors des poulinages. Ou encore des clôtures permanentes sécurisées pour éviter que les jeunes chevaux ne les traversent accidentellement.

Ces options auront une incidence sur le budget global de l’écurie, mais elle sera moindre si elles sont anticipées. Il est également important de souligner qu’une activité d’élevage peut avoir un rendement plus lent qu’un centre équestre selon les prestations proposées. Envisagez donc de coupler cette activité à une autre, afin d’améliorer rapidement la rentabilité du site.

écurie active

Centre équestre

Comme l’activité d’élevage, un centre équestre est tenu de respecter les normes sanitaires établies par l’IFCE. Étant aussi un lieu recevant du public (ERP), le centre équestre est soumis à d’autres réglementations de sécurité. Ainsi les principes de conception d’un centre équestre suivent les mêmes règles qu’un autre bâtiment ERP. À savoir : limiter les risques d’incendies, et prévoir les systèmes et procédure d’alerte à l’attention des occupants du lieu et des autorités de secours. Il faudra également respecter des règles en termes d’évacuation.

En ce qui concerne l’évacuation des chevaux, le livre édité par l’IFCE « Aménagement et équipement des centres équestres », préconise :

  • 2 sorties pour 12 boxes,
  • 3 si le nombre de boxes est compris entre 12 et 24
  • plus de 3 si le nombre est supérieur à 24.

Ce livre dédie un chapitre complet sur la sécurité incendie. Nous conseillons donc à tout futur dirigeant de centre équestre ou de ERP avec des équidés hébergés de le lire. Les réglementations comme celles citées ci-dessus et les autres impacteront directement le budget global de la création du centre équestre.

budgétiser efficacement mon écurie

3. Les modes d’hébergements souhaités

Un projet d’écurie peut regrouper un ou plusieurs modes d’hébergement. Traditionnellement le terme écurie renvoi au logement en box. Cependant, il est tout à fait possible de réaliser une écurie avec uniquement les logements en paddocks. Enfin, le concept d’écurie active fait également partie des options. Selon le type d’hébergement voulu, le budget de l’écurie va fluctuer.

Tout d’abord, le nombre et le type d’équidés hébergés va déterminer la grande majorité des besoins. La gestion des flux, ou du curage souhaité par le porteur de projet aura, à son tour, une incidence sur le budget global. Elle devra être choisie en amont pour ne pas avoir un impact négatif durant la conception. Pour un logement en box, le porteur de projet doit déterminer si les chevaux auront accès à un paddock terrasse ou à un paddock plus spacieux. La question des façades et séparations des boxes est importante à traiter. En effet, selon les modèles et le matériau recherché, le prix d’achat sera différent. La litière prévue et l’évacuation des crottins sont toutes aussi importantes

budgétiser efficacement mon écurie

Et pour un hébergement en paddocks ?

Pour un logement en paddock, la question n’est pas plus simple. Est-ce que le lieu est suffisamment bien doté en arbres et haies vivaces pour constituer un abri naturel à l’année ? Si non, des abris seront obligatoires. Est-ce que les paddocks hébergeront à l’année un groupe d’équidé ? Dans ce cas, stabilisez les sols autour des zones d’affouragement, autour des abris et des points d’eaux. Cela peut devenir nécessaire, afin d’éviter l’apparition de la boue et des problèmes de santé que cela entraîne pour les chevaux.

Les clôtures feront également l’objet d’une réflexion. Les hauteurs et les matériaux utilisés devront être adaptés à la nature des équidés présents. Un poney peut aisément passer sous une clôture dédiée à des chevaux, ce qui entraîne une mise en danger. Pour une clôture avec un visuel dissuadant les chevaux fugueurs, les clôtures en bois peuvent être privilégiées. Si les paddocks sont amenés à changer régulièrement de dispositions, les clôtures électriques seront probablement mieux adaptées.

Pour l’hébergement en écurie active, l’agencement, la disposition des automates et des différents points d’intérêts qui la composent ne sont pas à prendre à la légère. Pour une écurie fonctionnelle au climat serein, le nombre d’équidés, leurs besoins individuels et ceux de leurs cavaliers vont être pris en compte. La possibilité de curer mécaniquement la zone principale et autour des râteliers aura aussi un impact. Cela devra être déterminé dès le départ, afin d’éviter des frais supplémentaires et des délais à rallonge.

4. Les équipements nécessaires

Les équipements et aménagements annexes peuvent peser lourd dans la balance. Ils méritent donc de la même manière d’être anticipés et réfléchis. Ceux-ci découlent des points précédents. Les aménagements englobent les parkings, les aires d’évolutions, les fumières les allées de circulation etc. Pour les équipements, on considèrera les engins et accessoires qui améliorent le confort des différents modes d’hébergements choisis. Tous ces éléments devront être listés et réfléchis dans leur disposition, leur fréquence d’utilisation et leur nombre. Cela permettra de garantir la fluidité des flux et la sécurité des usagers et des chevaux. Faudra-t-il stabiliser les chemins ou sera-t-il nécessaire de réaliser une voierie lourde ?

Les aires d’évolutions comme les carrières, les manèges, ronds de longe et ronds d’Havrincourt sont une source de dépenses importantes. En effet, elles impliquent du terrassement, des matériaux type sable, lices ou pares-bottes… Un agencement optimisé du lieu pour limiter le temps de manutention peut contribuer à alléger le budget global. Par exemple, les paddocks pourraient être agencés en étoile pour éviter trop d’aller et retour pour le personnel. Les abris, quant à eux, pourraient être dotés d’un râtelier alimenté en foin depuis le couloir dédié aux engins agricoles. Cette stratégie vise à réduire le temps de manutention pour le convertir en valeur ajoutée. Cela rendra l’écurie plus performante, quelle que soit son activité principale.

architecture

Les points à définir pour budgétiser votre écurie

Les points à définir pour budgétiser efficacement son écurie sont nombreux. Ils nécessitent donc une attention particulière et un temps de réflexion poussé. Cependant, certaines entreprises spécialisées dans les structures équestres peuvent alléger une partie de ce temps de réflexion.

Se tourner vers les sociétés qui possédant en interne un architecte équestre permet de traiter efficacement et rapidement l’agencement de l’écurie, la gestion de ses flux et d’aider à la conception du permis de construire qui peut être fastidieuse pour les non-initiés. Il est important aussi de ne pas négliger l’ambiance et l’esthétique recherchées pour le projet. Pour réussir son projet d’écurie, on ne négligera aucun point et maintiendra son attention jusqu’à la touche finale.