Pour un tas de raisons différentes, beaucoup de chevaux sont hébergés individuellement dans des pensions de type box – paddock individuel. Beaucoup d’écuries investissent ainsi sur les boxes optimisés en termes de sécurité, de fonctionnalité et d’esthétique. A contrario, le paddock individuel est resté le parent pauvre de l’aménagement équestre de telle sorte que même certains chevaux ont tendance à le bouder. En réalité, c’est un espace clé en termes de bien-être surtout pour des chevaux hébergés au box. Une réflexion approfondie sur leur aménagement s’impose pour y améliorer le bien-être des chevaux. Il s’agit ici aussi d’améliorer la fonctionnalité et la sécurité pour le personnel.

Paddock individuel et bien-être

Les besoins fondamentaux des chevaux

On sait aujourd’hui pertinemment que l’isolement prolongé au box est générateur de beaucoup de mal-être chez le cheval. C’est pour cela que la majorité des écuries hébergent leurs chevaux avec une grande partie de la journée (ou de la nuit en été) passée au paddock individuel. C’est une très bonne chose pour les chevaux qui peuvent s’y dégourdir les jambes et exprimer leur comportement locomoteur. Est-ce pour autant la panacée ? Pas forcément… En effet, les fondamentaux du comportement équin sont :

  • La grégarité
  • L’alimentation « en continu »
  • Le déplacement continu (et lent)

Est-ce vraiment synonyme de bien-être ?

Lâcher le cheval 1 heure au paddock individuel relève plus de la bonne conscience que d’une réelle approche du bien-être. Certes, c’est mieux qu’une journée de « placard », mais seul (1.) dans un paddock en sable avec rien à se mettre sous la dent (2.) et un cheval qui explose littéralement en « coups de cul » après 20 h de box au risque de se blesser, on est loin du déplacement lent et continu (3.).

On entend souvent des gens dire de tel ou tel cheval qu’il n’aime pas le paddock parce qu’il attend à la porte au bout d’1/2 h. Mais on voit bien que le compte n’y est pas, une fois qu’il s’est défoulé, le paddock individuel n’a aucun intérêt pour lui qui consacre notamment environ 60 % du temps à l’alimentation et qui peut exprimer sur la paille ou le foin son comportement alimentaire chaque fois qu’il rentre au box.

Concevoir un paddock individuel axé sur les besoins du cheval

Pour concevoir le paddock individuel comme un espace de bien-être, il convient donc de développer une approche plus complète et de l’envisager comme un lieu d’hébergement à part entière. Nous vous recommandons ainsi d’y mettre à disposition de l’eau, de l’alimentation (herbe ou fourrage selon les possibilités), ainsi que des congénères. Soit dans les paddocks voisins, soit en mettant les chevaux par 2 ou 3 selon leurs affinités. Enfin, des paddocks capables de supporter une fréquentation soutenue permettront d’y laisser les chevaux longtemps. Cela contribuera notamment à réduire au minimum nécessaire le temps passé au box qui génère beaucoup de travail d’entretien.

Configuration des paddocks individuels et sécurité

La configuration des paddocks à une influence significative sur la sécurité des chevaux ainsi que sur celle des personnes. En effet, les chevaux sortant du box connaissent un effet rebond du confinement qu’ils viennent de vivre. Cela consiste en une surcompensation de mouvement d’autant plus intense que la durée de privation aura été longue. Nous connaissons tous le cheval qui part en trombe et en sauts de mouton lorsqu’il est lâché au paddock.

Le risque principal pour le cheval est d’abord de se blesser en faisant un effort violent « à froid ». C’est pour cela que l’on va éviter les paddocks étroits et longs qui favorisent la prise de vitesse et le freinage d’urgence en bout de paddock. Des paddocks de forme plus carrée et moins allongée sont recommandés pour minimiser ce risque.

Et pour les paddocks collectifs… ?

Les paddocks hébergeant plusieurs chevaux devront également être réfléchis du point de vue sécuritaire, afin qu’aucun cheval ne puisse être coincé dans un angle. On ménagera des paddocks d’au moins 10m de large et/ou tronquera avec des clôtures les angles droits de façon qu’aucun angle de moins de 45° ne persiste. De cette façon-là, les subordonnés peuvent toujours éviter facilement les chevaux dominants.

Un agencement sécuritaire et fonctionnel des paddocks individuels

Pour optimiser la sécurité et le temps de travail des personnes, une réflexion sur l’agencement des paddocks est à envisager. L’agencement classique avec des paddocks rectangulaires distribués par un couloir que l’on voit partout n’est ni sécuritaire, ni optimisé. Qui n’a jamais vu un propriétaire ou un palefrenier en mauvaise posture au bout de la longe d’un cheval surexcité qu’il essaye d’amener tant bien que mal dans le paddock situé au bout du couloir en passant devant tous les autres paddocks occupés par des chevaux eux aussi excités du passage dans le couloir de ce congénère un peu trop enjoué ? Enfin qui n’a jamais passé ½ h à tenter de rattraper un cheval au paddock qui a décidé de dormir à la belle étoile plutôt que de rentrer au box ?

Quelles solutions… ?

Plusieurs solutions d’optimisation sont possibles : la première consiste à construire des boxes qui donnent directement sur des paddocks individuels ou collectifs. Cela permet de ne même pas avoir à manipuler les chevaux et de leur laisser un maximum de temps en extérieur.

Pour des zones de paddocks séparées des boxes, une configuration « en étoile » avec un sas permet

  • de limiter la « place perdue » avec le couloir
  • de réduire au minimum les trajets effectués avec les chevaux en main
  • de faciliter le rattrapage des chevaux grâce au sas.

On fera attention à ne pas créer d’angles aigus avec les clôtures pour faciliter l’entretien et limiter les risques si les chevaux sont hébergés à plusieurs dans les paddocks.

? Agencement « traditionnel »

          ?Agencement en étoile

aménagement paddock terrasse pour chevaux

Les aménagements pratiques

Comme nous l’avons vu, le cheval au paddock individuel doit disposer de fourrage. Avec des paddocks non-aménagés, c’est juste une corvée où l’on va jeter du foin par terre. Cela représente un gaspillage de 80 % du foin. On comprend aisément pourquoi on n’en donne donc pas. C’est ainsi que l’on rentre dans le cercle vicieux du cheval qui s’ennuie au paddock.

S’équiper avec la gamme HORSE STOP®

Les distributeurs de fourrage

Il faut donc s’équiper des râteliers qui limitent le gaspillage et facilitent la distribution. Une bonne astuce consiste à intégrer un quartier de râtelier Durapoly à la clôture. Encore mieux, il est également possible d’intégrer 2 quartiers de Durapoly à l’angle entre deux paddocks pour y déposer une botte de foin depuis l’extérieur du parc. On optimise ainsi les manipulations de fourrage et la sécurité des chevaux puisque l’on ne rentre pas dans les paddocks. Cette zone va donc être particulièrement piétinée. De ce fait, il faudrait l’aménager avec des dalles de stabilisation sur une largeur allant d’au moins 3 m. Cela peut aller jusqu’à 8 ou 10 m si l’on souhaite y ramasser mécaniquement les crottins.

L’abri libre-service

L’autre solution réside dans l’abri libre-service. Lui aussi est configuré pour être alimenté par l’extérieur, mais il permet en plus de proposer aux chevaux un espace à l’abri des précipitations, du vent ou de la chaleur et des insectes en été. Le choix entre un abri libre-service et un abri séparé du râtelier se fera selon plusieurs critères. Pour des groupes de plusieurs chevaux, l’abri libre-service peut présenter un risque, car il demeure exigu et un cheval dominé peut s’y faire coincer.

Pour des groupes, on préfèrera donc une configuration avec abri séparé. L’autre critère et quels chevaux saliront plus vite un abri où l’on distribue le fourrage qu’un abri séparé. Le point qui plaide pour l’abri libre-service est que le cheval peut manger tout en restant à l’abri. Cela peut être appréciable pour des chevaux âgés ou plus fragiles.

Le mot de la fin sur les paddocks individuels…

Les nouvelles connaissances en matière de comportement et de bien-être poussent à remettre en question les idées préconçues, les habitudes, les pratiques et la façon de concevoir les infrastructures. Les paddocks sont notamment des espaces importants en termes de bien-être des chevaux, car ils y sont hébergés individuellement. Un aménagement plus malin permet en effet d’y améliorer le cadre de vie des chevaux. Ils contribuent aussi à simplifier la vie des personnes qui s’en occupent.

Découvrez également le concept d’écurie active qui se concentre sur les besoins naturels des chevaux, tout en simplifiant la vie des humains en réduisant la manutention.