L’équitation est classée parmi les sports à risque, c’est un fait. Les chutes sont la cause de la majorité des blessures causées aux pratiquants. Pour limiter leur gravité, le port d’équipements de sécurité en équitation est aujourd’hui rentré dans les mœurs. L’autre levier c’est d’améliorer la « sécurité passive » des aires d’évolution par le biais du sol, de la lice, du portail de la carrière. Faisons le tour d’une carrière sécurisée, afin d’en comprendre les enjeux sécurité.

 

Les protections du cavalier en amélioration constante

Le port du casque pour la pratique des activités équestres est aujourd’hui devenu une évidence. La norme qui en établit les caractéristiques a évolué depuis le 12 aout 2017. Elle remplace celle de 2012 dont les casques pouvaient être vendus jusqu’en avril 2019 et utilisés par les cavaliers jusqu’à la date de péremption. On rappelle que le casque doit être changé après chaque choc significatif pour car il provoque une baisse significative de ses performances de sécurité.

Il demeure certaines disciplines où, pour des raisons culturelles, le casque n’est pas encore systématique (dressage, western, randonnée) mais il tend à le devenir et c’est un facteur de diminution importante de la gravité des blessures lors des chutes.

Le gilet de sécurité en équitation est obligatoire sur le cross. Il voit sa technicité augmenter et son utilisation se démocratiser surtout pour les enfants. La recherche vers des modèles plus confortables est continue

On peut donc considérer que si les professionnels donnent l’exemple, la protection du cavalier est sur une bonne voie et que les pratiques évoluent dans le bon sens.

La gravité de la chute baisse grâce aux protections portées par e cavalier mais il est également essentiel de se soucier de l’environnement sur lequel le cavalier chute. La carrière, le sol et l’environnement sont de la responsabilité du centre équestre qui se doit de faire pratiquer l’équitation dans un contexte aussi sécurisant que possible.

Un sol adapté à chaque pratique

La meilleure façon d’éviter les blessures dues aux chutes, c’est encore de ne pas chuter. Le sol est régulièrement mis en cause dans les chutes. Il peut l’être de deux façon : en causant la chute ou en en aggravant ou réduisant les conséquences. Un sol irrégulier mal appréhendé par le cheval peut le faire trébucher et entrainer la chute du cavalier. De même, un sol glissant peut entrainer al chute du cheval et du cavalier. On notera que ces chutes du cheval et du cavalier sont potentiellement plus dangereuses que celles du cavalier seul du fait du poids de l’animal et des mouvements brusques qu’il peut produire pour se relever.

Le sol doit s’adapter à l’usage de la carrière et au risque de chute qui va avec. Ainsi, les carrières destinées à l’apprentissage doivent présenter un sol souple amortissant les chutes. Les dernières nouveautés en matière de sols équestres synthétiques amortissant comme le sol Mustang ou l’Amortisol sont particulièrement adaptées

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Pour la performance sportive, un sol ferme est recherché mais les carrières ont souvent un usage multiple. On doit alors jouer sur le travail du sol pour lui faire gagner en souplesse. Ainsi, un sol moins humide et mécaniquement décompacté en surface sera mieux adapté à un public débutant à la stabilité plus précaire.

La lice de la carrière : la responsabilité du centre équestre

La lice constitue la séparation de l’espace entre une aire d’évolution fréquentée par des équidés et l’aire de circulation de personnes. Aucun texte normatif ne règlemente les lices de carrière. Cependant, à la suite d’accidents parfois dramatiques, elles font l’objet d’une attention particulière car la chute impliquant une lice peut être particulièrement traumatisante.

Les centres équestres sont des établissements recevant du public. Il appartient au gérant de garantir les moyens assurant la sécurité des équitants et des visiteurs. À ce titre, la lice de carrière a pour fonctions :

  • de protéger les spectateurs à l’extérieur de la carrière. C’est la solidité du dispositif qui garantit cette caractéristique. Un cheval ou un poney échappé dans la carrière doit être arrêté par la lice.
  • de protéger les cavaliers débutants ou non qui viendraient à chuter contre ou sur la lice. Elle ne doit présenter aucune aspérité ou profil contondant.
  •  enfin, de ne pas blesser un cheval qui viendrait à la percuter.

Ses caractéristiques

On prohibera les lices réalisées avec des rubans ou des cordons de clôture. Ils n’ont pas la capacité d’arrêter un cheval. Par ailleurs, ils ne protègent pas suffisamment le public à l’extérieur de la carrière.

Du fait de leur dureté et de leur profil contendant, les lices béton sont également à proscrire. Cela est d’ailleurs inscrit dans l’avis relatif à la sécurité dans les centres équestres émis en avril 2001 par la Commission de sécurité des consommateurs suite à de dramatiques accidents.

Les lices bois, des solutions courantes pour la sécurité en équitation

Les lices bois sont les solutions les plus couramment employées. Le profil de la lice ne doit présenter aucun angle. On utilisera donc une lice ronde avec un diamètre d’au moins 12 cm en lice haute. Les têtes des poteaux ne doivent en aucun cas dépasser de la lice supérieure au risque de blesser gravement un cavalier qui viendrait à chuter au niveau de la tête du poteau. Si la carrière est fréquentée par des poneys et des chevaux, on installe une seconde lice à mi-hauteur. On optera pour un profil arrondi. Un demi – rond est acceptable. La hauteur de lice standard varie entre 1m20 et 1m30.

Les lices PVC pour une carrière sécurisée

Les lices PVC apportent un haut niveau de sécurité en équitation. Cependant,  il faut garder à l’esprit qu’elles ont été conçues pour les hippodromes. Elles sont souples et permettent au cheval qui se fait pousser par le peloton d’être canalisé vers la piste en poursuivant son effort. Elles n’ont pas été pensées pour résister à un cheval qui les percute perpendiculairement et peuvent casser en produisant des éclats pointus. Leur adaptation aux carrières demande donc l’installation d’un rail double et bien que la réalisation soit très satisfaisante, le prix demeure élevé.

L’arrosage aérien

L’arrosage aérien se positionne souvent en périphérie de la carrière. On veillera à ce que les arroseurs escamotables ne dépassent pas de la lice en position fermée. Les canons d’arrosage devront être positionnés à l’extérieur de la carrière à au moins 1 mètre en retrait de la lice pour qu’un cavalier qui chute à cet endroit ne risque pas de les percuter.

L’entrée de la carrière, un endroit à risques

Certains statistiques sur les chutes montrent que l’entrée de la carrière est une zone plus accidentogène. Sans doute par le fait que le cheval est grégaire. De ce fait, il peut chercher à rejoindre ses congénères à l’écurie. Le cheval qui prend la main à son cavalier a parfois tendance à chercher a sortie de la carrière qui devient le théâtre d’un incident. Ainsi, cet endroit souvent traité en fin de chantier doit faire l’objet d’une installation.

Dans ce souci de sécurité en équitation, les portails d’entrée doivent respecter une continuité horizontale avec la lice. Le système de fermeture devra être utilisable depuis les deux côtés sans dépasser vers l’intérieur de la carrière. Enfin, les cavaliers ne prennent pas forcement l’habitude de fermer l’entrée de la carrière. Cela génère des risques inutiles. En effet personne n’est à l’abri d’une chute. Le cheval en liberté doit être confiné dans l’aire d’évolution pour éviter qu’il ne sorte de la carrière au risque de se blesser gravement ou de provoquer un accident.